Sortir de facebook : enjeux et alternatives

Vous doutez de Facebook, vous avez déjà envisagé de vous désinscrire ? Bravo ! Nous essayons dans cette brochure d’élargir le débat, de présenter d’autres réseaux sociaux par nature respectueux de l’utilisateur et plus riches en fonctionnalités, et enfin de montrer que faire d’autre que de critiquer et quitter Facebook pour adopter de bonnes manières dignes d’un internet libre (courriel, messagerie instantanée, conférence vidéo, etc).

Bonne lecture !

Vous pouvez découvrir de suite le réseau social Diaspora: https://diaspora-fr.org/people/fa5bd5600cd2013a5b287a0e1fe011af

Vous trouverez ce contenu en PDF: sortirdefacebook-0.2.1.pdf (32 pages, 2 Mo)

Et la version imprimable (avec couverture) : sortirdefacebook-0.2-couv.pdf

Les sources de la brochure sont disponibles en ligne et sont disponibles en différents formats. Ainsi vous avez l’embarras du choix pour la modifier à votre convenance.

3 avril 2021: les données de 533 millions de profils Facebook ont été piratées et divulguées. Sont dévoilés le numéro de téléphone, le nom complet, la bio, l’ID du profil, la localisation, la date de naissance et, dans certains cas, l’adresse email. En comparaison, le scandale Cambridge Analytica concernait 80 millions de profils. Il s’agit ici d’un demi milliard O_o

janvier 2021, scandale WhatsApp ! WhatsApp, qui se targue d’offrir un moyen de communication sécurisé via du chiffrement de bout en bout (chiffrement depuis votre téléphone jusqu’aux serveurs de Facebook), va obliger ses utilisateurs à partager avec Facebook (qui possède WhatsApp) plein de données qui restaient jusque là cantonnées à l’application WhatsApp, jusqu’à la liste de contacts. Bref, WhatsApp = Facebook depuis plusieurs années déjà, et le lien est maintenant fait. Vous pouvez utiliser Signal (libre, pour smartphones uniquement) ou Telegram (pas totalement libre), mais également Elements (protocole Matrix, totalement libre, décentralisé), Jami (visio-conférences en pair-à-pair, décentralisé), ainsi que le protocole XMPP (Jabber) et ses applications Conversations pour Androïd, Quicksy (pour créer un compte et trouver ses contact à partir du numéro de téléphone), des logiciels de bureautique et également le réseau social Movim dont nous parlons plus bas. XMPP est le protocole de communication décentralisé sur lequel se sont basés le tchat de GMail et… WhatsApp !

mars 2018, scandale Cambridge Analytica ! Ce n’est pas le premier et ne sera pas le dernier. Facebook n’est qu’un site internet, vous pouvez décider de ne pas l’utiliser ! Une émission de France Culture évoque des solutions: Diaspora, Mastodon et Peertube.

1 Utiliser Facebook a des conséquences

fessebouc

Facebook est une entreprise dont le modèle économique repose sur la collecte des données personnelles de ses utilisateurs pour les revendre à des courtiers en données commerciales: publicitaires, banques ou assurances, où les données concernent bien plus de choses que ce que vous renseignez vous-même dans votre profil. Ainsi Facebook n’est pas un produit/service. Nous sommes le produit que Facebook vend, et cela a des conséquences très concrètes que nous allons voir.

De plus, à cause de sa structure, de son architecture hyper centralisée et de son opacité de fonctionnement technique, l’entreprise Facebook nous enferme, modifie nos flux de données à fins d’expériences, bref fait de nous ce qu’elle veut et a le pouvoir de censurer ce qui lui déplaît. Nous lui opposons le modèle et l’idéologie des logiciels libres et des réseaux sociaux décentralisés, insensibles à la censure.

Enfin, nous verrons que l’image cool et jeune de son fondateur est mise en avant, mais que la réalité des financeurs aux manettes est bien différente et on ne peut plus conservatrice.

1.1 Au secours, on est enfermé !

Imaginez que vous ayez une adresse mail chez La Poste, et que vous ne puissiez envoyer de mails qu’aux gens qui sont également chez La Poste. Ne serait-ce pas scandaleux ?

C’est pourtant ce qui nous arrive avec Facebook ! Avec les messages, la messagerie instantanée, les galeries photo, etc. En adoptant des alternatives libres (lire plus bas), vous gagnez en liberté… et en options bien pratiques !

1.2 Le danger d’être suivi à la trace

C’est scandaleux ce que font des banques ou des compagnies d’assurance avec nos données personnelles. Pourtant, ce n’est pas très surprenant, et comme c’est  grâce à nous qu’elles en ont  le pouvoir, nous pouvons l’éviter.

Mais quel est le danger ? Certes, que google ou facebook sachent tout de nous est flippant, mais nous n’avons rien à nous reprocher.

Suposons que vous recherchiez le mot «Herpes» sur google. Lorsque vous cliquez sur un lien, votre terme de recherche est envoyé à ce site, en même temps que des informations concernant votre navigateur et votre machine, ce qui permet de vous identifier de manière unique quasiment à coup sûr.

Bon, c’est flippant, et alors ?

Ces sites sont généralement tapissés de publicités, qui vont élaborer votre profil («Femme, 34 ans, aime : Herpes»). C’est pour cela que vous verrez des publicités ciblées qui vous suivent partout.

C’est embêtant, mais ce n’est pas si terrible.

Votre profil peut aussi être vendu, et servir à des fins non souhaitables, tels que pour vous gonfler des prix ou servir à des études d’assurances. Et si, demain, votre mode de vie était dicté par votre compagnie d’assurance ? Cela existe et ça arrive en France.

Ce n’est pas tout. Vous vous souvenez de vos recherches ? Vous le savez déjà, Google les enregistre. Elles peuvent être légalement demandées et revenir vous embêter (ça arrive). Ou alors, un employé de google peut vous espionner. Ou encore, google peut être hacké (et ça arrive aussi).

Pour voir ces explications en image : http://donttrack.us/

Enfin, pour élargir encore plus le débat, nous vous reportons à l’intervention d’Eben Moglen «Sans médias libres, pas de liberté de penser». Il y est discuté pourquoi il est important que les livres que nous lisons ne nous regardent pas en train de les lire, que les choses que nous écoutons ne nous écoutent pas les écouter, bref, que les médias ne nous consomment pas. Il y est question du combat séculaire pour la liberté de penser, d’internet, de facebook, de téléphones portables, de Steve-Jobs, de logiciels, matériel et bande passante libres, du livre électronique et de beaucoup d’autres choses encore.

1.3 Non-protection des données personnelles

Leurs politiques concernant les données personnelles de l’utilisateur ne cessent de changer et de devenir de plus en plus permissives. Il suffit d’observer leur évolution en 5 ans pour s’en convaincre.

politiques de confidentialité en 2005

politiques de confidentialité en 2005

En 2005, aucune donnée n’est accessible publiquement depuis tout l’internet.  Les conditions d’utilisation stipulent que «Aucune information que vous avez publié sur le site Facebook ne sera disponible auprès d’un utilisateur du site qui n’appartient pas à au moins l’un des groupes spécifiés par vos soins dans vos réglages de confidentialité».

 

Politique de confidentialité des données personnelles, en 2010.

Politique de confidentialité des données personnelles, en 2010.

Pendant 5 ans, les clauses de confidentialité ont régulièrement changé et au final la majorité des informations du profil sont accessibles par tout le monde sur internet par défaut. Les conditions d’utilisation sont claires : «Quand vous vous connectez avec une application ou un site web, ceux-ci auront accès à des informations génériques à votre propos.  Le terme informations génériques inclue votre nom et celui de vos amis, votre photo de profil, votre sexe, votre numéro d’identification Facebook, vos connexions [ndt: les «J’aime/Like» que vous avez cliqué un peu partout], ainsi que tout contenu partagé de façon publique sur Facebook…. Le réglage par défaut de confidentialité pour certains type d’information que vous publiez sur Facebook est public… Parce qu’il faut être deux pour être connecté, vos réglages de confidentialité ne contrôlent que ce que peuvent voir vos amis sur votre page de profil. Si vous n’êtes pas à l’aise avec le fait que certains de vos amis soient visibles publiquement, vous devriez envisager de ne pas être en contact (ou de ne pas accepter de contact) avec ceux-ci.»

Sources : pour voir les diagrammes de l’évolution complète au fil des ans voir le site de Mattmckeon; pour lire les changements de conditions générales d’utilisation, ce truc que personne ne lit, c’est sur feu Read Write Web France.

1.4 Pistage permanent, pour tout le monde

Vous croyez peut être faire une bonne utilisation de Facebook. Détrompez-vous, il est impossible de maîtriser ses informations personnelles.  Facebook ne se limite pas à Facebook, et tente de nous suivre absolument partout sur la toile. En effet, sachez que Facebook sait nous pister même quand nous ne sommes pas connectés à notre compte et Facebook piste également les internautes qui n’ont pas de compte (source). C’est possible à cause de cookies spéciaux et des boutons « j’aime » qui sont disséminés sur énormément de sites, et agissent comme de véritables mouchards.

Une parade est d’utiliser l’extension adblock-plus (qui bloque les publicités sur le web, autant les encarts qui transforment votre page web en sapin de Noël que les 5 secondes de publicité avant les vidéos de youtube) et de rajouter le filtre « facebook filter » qui bloquera les boutons «j’aime» et autres scripts. Pour bloquer encore plus de mouchards (une quantité incroyable dont on n’a pas idée avant de les bloquer), utilisez l’extension Firefox Ghostery.

Mais le mieux ne serait-il pas d’utiliser des réseaux «sociaux» qui sont, par leur conception, respectueux de la vie privée ? Ils existent déjà.

Liens :

1.5 Centralisation, contrôle, censure

Quelques exemples de censure exercée par Facebook :

  • ils ont supprimé la page de Wikileaks.
  • En mars 2010, la page d’un groupe promouvant la séparation de l’Église et de l’État au Maroc a été supprimée, tout comme fut supprimé le compte du créateur du groupe (source).
  • Facebook a obéit à la police du dictateur tunisien Ben Ali qui lui demandait de supprimer tous les profils des révolutionnaires qui lui étaient signalés (source : lesinrocks.fr, 14 février 2011)
  • Facebook nous interdit de publier sur notre mur ou d’envoyer tout message qui contient un lien vers The Pirate Bay, quand bien même il conduirait à du contenu  parfaitement légal. C’est un site critiqué par l’industrie du divertissement mais Facebook l’a fait par excès de zèle. Facebook censure également les liens vers Lamebook, le « Facebook de la honte », un site qui répertorie les statuts et les discussions les plus honteuses ou drôles (source LeMonde).
  • Facebook modifie le flux d’actualité de 700 000 utilisateurs pour étudier leur réponse à des messages connotés sur le plan émotionnel (source) ou étudier leur réaction à des messages incitant à voter (source).

facebook-berger(image: boligan.com)

Ce pouvoir de filtrage, de profilage et de censure est possible car Facebook est un service centralisé. Or, il existe déjà des réseaux sociaux dits distribués,  qui sont par nature insensibles à la censure. Leur fonctionnement est semblable à celui du mail : il existe beaucoup de «nœuds» du réseau, potentiellement chaque utilisateur, et ils sont capables de communiquer entre eux.

architecture centralisée VS distribuée

Dire que Facebook est un réseau centralisé signifie que tout le monde doit se connecter sur ses serveurs pour être relié à ses « amis ». Tout passe par un point central. A l’inverse, sur un réseau distribué, il peut y avoir autant de points de connection au réseau que d’utilisateurs.  Ceci permet de garder un contrôle total sur ses données. Le modèle pair-à-pair (de partage de fichiers) est un exemple de réussite de système distribué.

source et détails : numerama.

1.6 L’idéologie de Facebook – ce n’est pas fait par un étudiant cool.

En ces temps où on veut toujours nous faire croire que les débuts de l’internet étaient seulement portés par une idéologie californienne libératrice, il est salutaire de lire ou relire l’article de Tom Hodgkinson sur Facebook paru dans le Guardian en janvier 2008. Prémonitoire et on ne peut plus d’actualité près de [trois] ans plus tard, soit une éternité à l’échelle temporelle du web.

Quelques extraits :

Facebook est un projet bien établi, et les personnes derrière le financement sont un groupe de spécialistes du capital-risque de la Silicon Valley, qui ont clairement pensé l’idéologie qu’elles souhaitent diffuser dans le monde entier. (..)

Bien que le projet ait été au départ conçu par le très médiatisé Mark Zuckerberg, le vrai dirigeant derrière Facebook est le philosophe Peter Thiel, spécialiste du capital-risque et futurologue de la Silicon Valley, âgé de 40 ans. Il y a seulement trois membres du conseil de direction sur Facebook : Peter Thiel, Mark Zuckerberg et Jim Breyer, appartenant au groupe de capitalrisque Accel Partners.(..)

Mais Thiel est plus qu’un capitaliste intelligent et avare. C’est un philosophe du futur et un activiste des néoconservateurs. Il est diplômé de philosophie à Stanford, en 1998 il coécrit un livre appelé « Le mythe de la diversité », qui est une attaque détaillée sur l’idéologie multiculturelle qui domine Stanford. Il estime que le multiculturalisme a conduit à une diminution des libertés individuelles. Alors qu’il était étudiant à Stanford, Thiel fondait un journal de droite, encore en service actuellement, appelé « Que la lumière soit ». Thiel est un membre de TheVanguard.Org, un groupe de pression néoconservateur sur Internet, qui a été créé pour attaquer MoveOn.org, un groupe de pression de gauche qui travaille sur le Web. (..)

L’Internet [personnification étrange…]fait immensément appel aux néoconservateurs tels que Thiel, parce qu’il promet une certaine forme de liberté dans des relations humaines et dans les affaires : absence de droits nationaux embêtants, suppression des frontières, etc. L’Internet est le cheval de Troie du libre-échange et de l’expansion du laissez faire. Peter Thiel semble également soutenir les paradis fiscaux en mer, et réclame que 40 % de la richesse du monde réside dans les endroits tels que Vanuatu, les Îles Cayman, Monaco et les Barbade. Je pense qu’il est réaliste d’indiquer que Thiel, comme Rupert Murdoch, est contre l’impôt et les taxes. Il aime également la mondialisation de la culture numérique parce qu’elle rend les banquiers mondiaux difficiles à attaquer. «Vous ne pouvez pas avoir une révolution des ouvriers contre une banque, si la banque est domiciliée au Vanuatu, » estime t-il… (..)

Ainsi, Peter Thiel essaye de détruire le monde réel, qu’il appelle aussi « nature », pour le remplacer par un monde virtuel, et c’est dans ce contexte que nous devons regarder le succès de Facebook. Facebook est une expérience délibérée dans la manipulation globale, et Peter Thiel est une lumière pleine de promesse pour les néoconservateurs, avec un penchant pour les folies utopiques de la technologie. Pas vraiment quelqu’un que je souhaite aider à devenir riche pour ses projets…(..)

Certes, cet article a un côté excessif dans la dénonciation, naïf dans la nostalgie et quelque peu ignorant du travail des ingénieurs et de la complexité des rouages économiques, mais il remet pas mal de pendules à l’heure et cela nous change des propos lénifiants habituels.

Source : blogues.ebsi.umontreal.ca et traduction de l’article de l’article du Guardian en Français par noslibertes.org. Le pdf se trouve ici.

Remarque: pour une discussion plus complète sur l’idéologie ultra-conservatrice libertarienne portée par des projets du «web 2.0», on lira avec intérêt le livre «J’aime pas Facebook» du groupe pluridisciplinaire Ippolita.

pourquoi je n'aime pas facebook, par obion

1.7 Destruction de l’environnement

Derrière Facebook, il y a de grosses machines toujours connectées à Internet qui tournent pour fournir le service, et pour calculer plein de choses nous concernant. Ces machines sont des serveurs que l’on regroupe dans des « data centers ». Cela leur demande, d’abord, d’acheter énormément de machines, ces infrastructures consomment énormément d’électricité et dégagent énormément de chaleur qu’il faut chercher à refroidir.

Et tout cela, pour quoi faire ?!

Donc Facebook (et google, et les autres gros de l’industrie) cherchent à constuire leurs data centers, qui consomment autant d’électricité que des villes de 50 000 habitants, dans des pays froids (clubic). De plus Greenpeace a épinglé Facebook sur sa politique énergétique, basée principalement sur le charbon (source Le Monde).

Faisons ici une digression sur le modèle acentré d’internet et l’efficacité énergétique d’un réseau décentralisé (versus le gâchis des réseaux centralisés): voir l’interview de Benjamin Bayard plus bas dont voici un petit extrait :

Le modèle de développement d’Internet est d’être totalement acentré. Il n’y a pas de centre, pas de partie plus importante ou par principe plus grosse que les autres, afin de rendre l’ensemble indestructible.

Soit on a recours à d’énormes centres, qui diffusent des puissances électriques monumentales sur des réseaux gigantesques et où on utilise à peu près 30 % de l’énergie pour chauffer le réseau (c’est-à-dire qu’on la perd en ligne). Soit on est sur des modèles totalement acentrés, où chacun produit un petit peu d’électricité servant à se chauffer (si nécessaire), ou à chauffer les voisins (si superflu). Les écolos se rendent compte, aujourd’hui, que ce second modèle est beaucoup plus efficace.

Or, il existe des réseaux sociaux qui… eh oui, tout à fait.

1.8 La culture du narcissisme

«Repli sur le présent, dépolitisation et divertissement, hyperprésence de la publicité, appétit insatiable, le cynisme confortable, la valorisation de soi, l’incapacité relationnelle, victime et bourreau, vivre dans la contradiction»,… autant de titres développés par les Renseignements Généreux dans leur brochure (qui n’évoquent cependant jamais les réseaux sociaux) que nous trouvons trop pertinents pour ne pas analyser nos usages de Facebook et consorts à travers cette grille de lecture.

Nous vous proposons ainsi la lecture d’une brochure qui nous paraît poser de bonnes questions : *«La Culture du Narcissisme»*, par le collectif grenoblois Les Renseignements Généreux .

En se basant principalement sur l’ouvrage du penseur américain Christopher Lasch «La culture du narcissisme», paru en 79, les Renseignements Généreux essaient de répondre en filigranne à la question titre : quel est l’impact du capitalisme sur notre psychisme ? Ils ont rédigé une synthèse «librement inspirée et volontairement réactualisée de cet ouvrage».

Sommaire :

  1. Les hantises collectives : des hantises peuplent l’imaginaire collectif et favorisent l’émergence du narcissisme. Quelles sont-elles ?
  2. Narcisse se défend : né du désespoir, Narcisse va chercher le soulagement. Inconsciemment, son psychisme va mettre en place toute une série de mécanismes de défense.

Nous ne pouvons également que vous conseiller la lecture du court et complet «Facebook – anatomie d’une chimère» aux éditions du CMDE.

Bonne lecture !

2 Une bonne manière de voir le web

2.1 Réseau acentré et efficacité énergétique

Benjamin Bayard est le président de French Data Network, le plus ancien fournisseur d’accès à Internet en France encore en exercice. La médiatisation de ses idées est passée par une grande diffusion d’une conférence sur le thème « Internet libre ou Minitel 2.0 » donnée lors des 8es Rencontres mondiales du logiciel libre .

Il est interviewé ici par le journal Article 11. (Larges) extraits.

Le modèle de développement d’Internet est d’être totalement acentré. Il n’y a pas de centre, pas de partie plus importante ou par principe plus grosse que les autres, afin de rendre l’ensemble indestructible. Les échanges y sont normalisés de manière à préserver une grande hétérogénéité ; Internet a été conçu pour que deux ordinateurs de marque et de constructeur différents puissent discuter entre eux, pour peu qu’ils respectent un tout petit bout de norme.

Ce réseau acentré existe, même s’il est en même temps un optimal qu’on n’atteint par définition jamais. Et ce réseau a de grandes vertus, dont celle de garantir les libertés sur Internet. Je prends un exemple : s’il n’y avait plus que des plateformes centralisées de blogs, vous y publieriez ce qu’on voudrait bien vous laisser publier – nous serions revenus au modèle de la télévision. Mais pour l’instant, aucune plateforme ne peut se permettre de trop censurer, parce qu’il suffit de dix jours pour lancer une nouvelle plateforme. C’est cette capacité d’acentrer qui garantit les libertés dans les systèmes centralisés.

Cela évoque autre chose : il y a finalement une notion de biodiversité sur Internet. C’est-à-dire qu’il y a une diversité strictement nécessaire. Par exemple, s’il n’y a plus qu’un seul système d’exploitation, le réseau change très vite, pouvant dériver vers autre chose. On l’a vu quand Internet Explorer était ultra-hégémonique : le web était paralysé, il n’a à peu près pas évolué pendant dix ans.

Tout cela renvoie – enfin – à l’existence d’une masse critique. S’il n’y a plus assez de partie acentrée, très vite le système dégénère et s’effondre. C’est pour ça que j’ai lancé le sujet sur le minitel 2.0 ; je redoutais et je redoute encore qu’on descende en-dessous de la masse critique. Par exemple, le jour où le service mail sera trop centralisé, ceux qui n’utiliseront pas de grosses messageries se retrouveront le bec dans l’eau. Pour rappel : il y a à peu près 150 fournisseurs de mail sur la planète, dont des très importants (Gmail, Hotmail, Facebook…), des importants (qui sont les gros FAI en général, dont Orange et Free) et enfin, autour, des moucherons. Que les très importants et les importants décident de ne plus parler qu’entre eux, c’est-à-dire de bloquer les mails des moucherons, et ces derniers disparaîtront. C’est en cours. Il y a des périodes où les mails sortant de telle ou telle micro-structure ne sont pas acceptés par Hotmail, d’autres périodes où ils se retrouvent d’office classés par les spams. Mais tant qu’il reste une masse critique, en l’espèce 1 % du trafic mail géré par les moucherons, les géants ne peuvent pas les ignorer totalement ; ils sont obligés de faire un tout petit peu attention à eux. Au risque, sinon, de provoquer trop de remous : 1 % de la population, ça peut faire du bruit…

Question : C’est étonnant de vous entendre parler – un peu au-dessus – de biodiversité : ça semble incongru s’agissant d’Internet…

Réponse : Et pourtant… Une illustration très parlante : les écolos sont en train de se saisir de cette idée de réseau acentré, et tout ce qu’ils construisent autour de la notion de développement durable ressemble énormément à Internet. Exemple : les travaux se penchant sur la meilleure façon de gérer l’électricité dégagent deux gros modèles. Soit on a recours à d’énormes centres, qui diffusent des puissances électriques monumentales sur des réseaux gigantesques et où on utilise à peu près 30 % de l’énergie pour chauffer le réseau (c’est-à-dire qu’on la perd en ligne). Soit on est sur des modèles totalement acentrés, où chacun produit un petit peu d’électricité servant à se chauffer (si nécessaire), ou à chauffer les voisins (si superflu). Les écolos se rendent compte, aujourd’hui, que ce second modèle est beaucoup plus efficace.

Ce modèle ressemble d’ailleurs beaucoup à d’antiques modèles de société, qui sont des sociétés beaucoup plus résilientes. Au XVIe siècle, la peste avait besoin d’un bon bout de temps pour aller d’une partie du pays à l’autre ; aujourd’hui, elle ne mettrait pas quinze jours… La résilience de ces réseaux, on la connait donc depuis très longtemps. Le grand intérêt des systèmes ultra-centralisés qu’on a commencé à construire au Moyen-Âge était de gagner en communication, en vitesse, de permettre à la civilisation de progresser beaucoup plus vite. Mais quand on arrive à l’extrême de ces modèles-là, on débouche sur le monde de la fin du XXe siècle. Soit des sociétés folles, qui sont devenues très fragiles – presque rien suffit à les faire vaciller. Des systèmes dangereux – à l’image des centrales nucléaires. Le problème est là.

Il en va de même en ce qui concerne les serveurs. Si vous avez chez vous un petit bout de serveur qui correspond parfaitement à la puissance dont vous avez besoin (soit moins de puissance qu’un iPhone pour la majorité des gens, c’est-à-dire une quantité d’énergie très limitée) : parfait. Pas besoin d’alimenter des bandes passantes énormes vers des serveurs qui sont à l’autre bout de la planète, stockés par centaines de milliers dans un data-center de 30 000 mètres carrés qu’il faut refroidir en permanence – pour peu que ce soit dans les déserts de Californie, il faut les climatiser…. L’efficacité énergétique est bien meilleure quand le réseau est décentralisé, il est même possible de l’alimenter avec un petit peu de photovoltaïque. Essayez un petit peu d’alimenter un data-center avec du photovoltaïque, on va doucement rigoler… Pour résumer : tel qu’il existe aujourd’hui, le coût énergétique du réseau est négligeable par rapport aux gains qu’il permet ; mais il est très important par rapport à ce qu’il pourrait être. Par contre, le coût énergétique des machines de Google – qui ne participe pas du réseau, mais des services – est tout simplement énorme. Vous saviez que Google, qui doit faire tourner peu ou prou dix millions de machines, était le deuxième ou troisième plus gros fabricant d’ordinateur au monde ? Juste pour ses propres besoins… C’est du délire.

Source : interview de Benjamin Bayard dans Article11. Article11 est un journal papier que vous pouvez acheter en kiosque.

3 Supprimer son compte Facebook

Voici la partie que vous devriez attendre en trépignant !

Pour supprimer son compte (et non le «désactiver»), il faut savoir le lien magique. Il est inaccessible dans l’interface normale de Facebook (!!!), il est nécessaire de chercher «delete account» dans le «Help Center» pour trouver la rubrique «How do I permanently delete my account?» et dénicher le lien. Et le plus vicieux, c’est qu’ils ne le suppriment qu’après un certain temps (14 jours!), pour vous «donner le temps de changer d’avis». Et si jamais vous visitez Facebook durant cette période de 14 jours, votre compte est réactivé.

Maintenant, profitez:

Le mois dernier (NdT : en 2015), j’ai simplement cessé d’utiliser Facebook. Quelque chose d’incroyable est arrivé. Les gens m’ont téléphoné, et on s’est vraiment donné de nos nouvelles. Ma famille était plus en contact. Mon frère m’a envoyé des courriels avec des nouvelles. Des amis sont venus chez moi me dire bonjour.
C’était, disons, social.

Témoignage de Salim Virani.

4 Les alternatives à Facebook

Nous y voilà !

Les réseaux sociaux présentés ci-dessous sont des logiciels libres et des réseaux distribués. Ainsi personne ne contrôle tous les comptes des utilisateurs, donc n’est capable ni de récupérer toutes les données personnelles, ni d’espionner votre surf sur le web, ni de tout vendre aux banques et assurances, ni de censurer des comptes. N’importe qui peut installer le logiciel sur son propre serveur et de là se connecter au réseau mondial. Si cette opération requiert certaines compétences techniques, cela est rendu de plus en plus abordable grâce aux projets Yunohost et la Brique Internet.

Cependant, ce sont toujours des réseaux sociaux, gardons un œil critique 😉

Pourquoi je n'aime pas facebook, par Obion (2/2)

4.1 Diaspora

Diaspora est un réseau social libre et distribué.

À l’origine, en 2010, quatre étudiants en informatique aux États-Unis ont lancé un appel à dons afin de construire un concurrent libre et décentralisé à Facebook. Ils ont récolté 20 fois le montant demandé. Aujourd’hui, le projet continue d’évoluer et à proposer de nouvelles fonctionnalités.

Le projet est encore un peu jeune (la galerie photos est rudimentaire et le tchat est toujours en cours de test grandeur nature), mais il continue à évoluer et il offre les fonctionnalités attendues: poster un message, en incluant photo, vidéo, un  fichier quelconque ou un sondage, en choisissant à quel cercle d’amis ou une visibilité publique, mettre en forme son message, supprimer une publication, définir son profil public et privé, suivre d’autres personnes ou des « hashtags », suivre un profil public par son flux RSS, etc. Diaspora est très facile à prendre en main.

La gestion de ses contacts se fait par des listes facilement modifiables que l’on sélectionne lorsque l’on publie un message.

Il est possible de partager la page web que l’on visite en 3 clics avec l’extension Firefox Diaspora Advanced Sharer.

De plus, il est possible d’accéder à son compte Facebook, Twitter, Tumblr ou Mastodon au travers de Diaspora.

Ce tutoriel vous expliquera tout : le guide du parfait débutant, et vous pouvez créer un compte à de multiples endroits, tel que sur l’instance Diaspora-fr.org, gérée par des contributeurs au logiciel: https://diaspora-fr.org

Vous pouvez nous suivre sur Diaspora (et faire quelques essais avec nous !).

un profil sur Diaspora

La différence d’utilisation entre Facebook et Diaspora est flagrante.

4.2 Friendica

Friendica est également libre et décentralisé et propose beaucoup de fonctionnalités qui peuvent manquer dans les autres alternatives:

  • gérer des albums photos et permettre à tout le monde de les voir, même sans compte Friendica, ou alors de gérer finement leur accès;
  • accéder à son compte Facebook (en attendant de supprimer son compte 😉 ), Twitter, StatusNet, WordPress, Blogger, bientôt Diaspora, etc
  • attacher une pièce-jointe à ses publications;
  • messagerie instantanée
  • mettre en forme le message qu’on publie, le modifier après publication;
  • supprimer un message publié sur son mur;
  • utiliser un calendrier personnel et partager des évènements;
  • supprimer tous les messages vieux de plus d’un nombre de jours donné;
  • créer un profil public, un site web simple personnel
  • créer plusieurs profils et choisir lequel les amis peuvent voir;
  • choisir un autre thème graphique pour sa page ou créer le sien;
  • avoir un identifiant de connexion unique pour tous les sites utilisant Friendica
  • etc

Au final, Diaspora peut paraître moins déroutant mais Friendica dispose de plus de fonctionnalités.

Voyez aussi Hubzilla, une continuité de Friendica qui va plus loin dans certains principes.

Son profil sous Friendica (plusieurs apparences possibles).

Son profil sous Friendica (plusieurs apparences possibles).

4.3 Movim, Kune, n-1, Crabgrass

Ces réseaux sont également d’autres solutions prometteuses.

Movim

movim-home

Le « mur » sur Movim

Un mur, des contacts, un tchat, une galerie photo, des appels vidéo, un blog public,… Tout est fonctionnel et agréable. Movim est plus une plateforme de tchat sur-améliorée qu’un réseau « social » comme on en a l’habitude. Il évolue régulièrement et est maintenant une alternative sérieuse. Vous pouvez vous créer un compte sur l’une des plateformes existantes.Site officiel: http://movim.eu/

movim-chatroom

Kune, n-1, Crabgrass

Enfin, les individus ou groupes souhaitant principalement s’organiser et travailler pourront se tourner vers  Kunen-1 / Lorea ou Crabgrass. On peut y faire actuellement beaucoup de choses : gérer son profil, créer des groupes, des sous-groupes, publier des articles longs et illustrés et gérer la manière dont ils sont partagés, déposer des documents de toute sorte, … Ce sont des espagnols qui travaillent activement sur n-1. Ils ont gagné un prix ex-aqueo en été 2012, leur apportant une aide de 4000€. La version 1.8 est sortie en novembre 2012. C’est un groupe d’activistes nord-américains qui développe Crabgrass.

Lien direct : https://n-1.cc/

Et Mastodon pour le microblogage

une alternative à Twitter, libre et décentralisée est Mastodon, encore disponible via un service Framasoft.

5 Du bon usage des autres outils d’internet

De plus en plus de solutions libres et respectueuses émergent.
Si vous cherchez quelque chose, regardez d’abord sur l’association Framasoft ! Ils proposent des outils libres en pagaille (Framadate, Framalistes-de-discussion, Frama-appels vidéo, etc). Mais ce ne sont pas les seuls, et toutes ces assos (ou entreprises) s’organisent en un collectif, les CHATONS. Vous voulez donc un Owncloud ou un hébergement de photos ? Cette fois-ci, allez voir la mère Zaclys !

5.1 Navigateur web

Préférez Mozilla Firefox à Google Chrome ou Chromium !

Firefox est un logiciel libre édité par la fondation Mozilla, fondation à but non lucratif qui développe des logiciels libres respectueux de ses utilisateurs. Firefox en est le produit phare, qui rapporte plus de 80% des revenus de la fondation (elle fait payer l’intégration de moteurs de recherches par défaut).

Chrome est édité par Google… si vous êtes conscients des enjeux de récupération des données personnelles, ce n’est clairement pas l’endroit où être. De plus, Chrome (et Chromium) sont moins performants pour bloquer les publicités du net, et n’innovent pas de ce côté là… c’est leur source de revenus ! Quand Firefox bloque les publicités à la source, Chrome les charge et, bon prince, ne les affiche pas. Mais le mal est fait. C’est également Firefox qui innove sur ce terrain là et prend des mesures radicales.

Si vous trouvez que Chrome est plus rapide, c’est que vous n’avez pas essayé les dernières versions de Firefox, Firefox Quantum.

5.2 Messagerie électronique

Il existe plusieurs solutions pour placer nos communications en lieu sûr et tranquille. Quelques unes sont à prix libre, d’autres gratuites.

Thunderbir

Avec le logiciel Thunderbird,  vous pouvez vous  créer une adresse mail. Ils ont des partenaires européens et cela coûte en général moins d’un café par moi.

Pour créer votre adresse rien de plus simple : cela vous sera proposé lors de l’installation de Thunderbird, et vous pouvez aller dans le menu Fichier-> Nouveau-> Obtenir un nouveau compte courrier.

C’est le moment de changer vos vieilles adresses !

L’association Sud-Ouest.org

Une autre possibilité est d’utiliser les services que propose une association. L’association sud-ouest.org propose des adresses en @mailz.org, @sud-ouest.org, @aquitania.org ou @neutralite.org. C’est un service à prix libre qui garantit le respect des données personnelles.

https://www.sud-ouest.org/

Pour s’inscrire : la page d’inscription.

Ce n’est pas automatique mais ils répondent très rapidement. Nous avons d’ailleurs en face des gens disponibles qui peuvent répondre à nos questions, par mail ou par tchat.

Ce service n’est pas gratuit, ils le proposent à prix libre. C’est la petite contrepartie pour gagner en liberté ! L’inscription à l’association coute 2€ par an, et une idée du prix que les adhérents proposent est de 1.50 par mois pour 500Mo de stockage, ce qui revient à 20€ par an.

L’interface pour voir ses mails en ligne est roundcube. C’est un logiciel libre largement utilisé (Free utilise le même, par exemple). Si vous venez de gmail et aimez trop le système des conversations, je vous conseille d’utiliser le logiciel de gestion de comptes mail
Mozilla Thunderbird et d’installer l’extension « conversations« . Thunderbird est très pratique pour gérer plusieurs comptes en même temps, donc idéal pour votre transition !

Le service proposé marche très bien et la configuration avec thunderbird est automatique.

Les créateurs de l’association sont des membres de l’April et de l’Abul, des association françaises bien connues de défense et de promotion du logiciel libre.

L’association La Mère Zaclys

La Mère Zaclys, association loi 1901, propose plusieurs choses rares: une adresse mail, un album photo, un lecteur de flux RSS, un espace « cloud », un wiki partagé. Pour bénéficier de ses services, il suffit d’adhérer à l’association, à partir de 5€/an.

 Tutanota, fournisseur de mails chiffrés

Un nouvel acteur post-révélations Edward Snowden est le fournisseur de mail Tutanota. Ils sont allemands, les données sont donc hébergées en Allemagne, et propose un service accès sur la sécurité: tous les mails sont chiffrés à l’envoi et sur leur serveurs, à l’exception de quelques métadonnées. Dans la pratique, leur interface est facile à utiliser et cela ne demande aucune connaissance particulière à l’utilisateur. La seule différence est que lorsqu’on envoie un email à un contact qui n’utilise pas Tutanota, il faut choisir si on chiffre le message. Si on le chiffre, alors il faut choisir un mot de passe que l’on devra envoyer par un autre moyen à notre contact, sinon il ne peut pas lire le mail. Si on ne le chiffre pas, le mail arrive, comme d’habitude.

Leur application est un logiciel libre.

Les comptes sont gratuits pour 1 Go de stockage.

Étant un service jeune, peu de fonctionnalités sont disponibles dans l’interface web. Dans le même genre existe Protonmail.

Vous pouvez également vous créer une nouvelle adresse courriel chez :

5.3 Messagerie instantanée: Quicksy (XMPP), Elements (Matrix)

Pour discuter avec autre chose que WhatsApp, Google tchat, MSN (de Microsoft) ou Facebook, nous avons plusieurs solutions:

  • Jabber, un protocole libre et décentralisé, des fois appelé XMPP. Contrairement aux autres réseaux, il est distribué sur l’ensemble de la planète, d’une manière assez comparable à ce qui se passe lorsque vous échangez des courriels : vous êtes abonné à un serveur Jabber particulier, les serveurs Jabber parlent entre eux, vous permettant de discuter avec les utilisateurs de Jabber connectés aux autres serveurs. En fait, XMPP est le protocole sur lequel se sont basés le tchat de GMail et WhatsApp !
  • Elements, un client web pour le protocole Matrix. Matrix est un protocole de communication totalement décentralisé et sécurisé. Il est aujourd’hui soutenu et utilisé par de nombreux acteurs, par exemple par les agents de l’état Français.

Le plus simple pour se créer un compte Jabber est certainement le service en ligne https://quicksy.im: comme sur WhatsApp, Signal ou Telegram, vous vous inscrivez avec votre numéro de téléphone, et pouvez ainsi trouver vos contacts avec leur numéro.

Vous avez également l’application Conversations pour Android et des messageries de bureautique, tels que Gajim pour GNU/Linux et Windows.

Remarque importante : Google utilise le protocole Jabber pour son tchat, donc vous ne pouvez pas vous créer de nouveau compte Jabber sur un autre serveur avec le même nom d’utilisateur que votre compte GMail.

Plus d’infos : http://jabber.apinc.org/

5.4 Appels vidéos

Il existe plusieurs solutions pour passer des appels audios et vidéos avec des logiciels libres (et sans participer à l’espionnage généralisé).

Le plus simple est aujourd’hui peut être le logiciel Jitsi et son interface web, pour laquelle nous avons une instance offerte par (encore) Framasoft:

Jami est également excellent, et différent: il fonctionne en pair à pair, c’est à dire sans serveur central pour faire transiter les conversations. Il nous a souvent servi lors de communications difficiles, alors que Jitsi ou Skype marchaient mal. Jami est multi-plateformes et possède également des applications mobiles. C’est un logiciel libre soutenu par la fondation GNU.

Telegram est pas mal mais n’est pas un logiciel libre 😉

Il existe d’autres types de logiciels pour passer des appels. Certains permettent d’appeler des numéros de téléphone, on va parler de « Voice over IP ». Il suffit de se créer une adresse SIP et d’appeler son correspondant sur la sienne. Une bonne solution est Linphone. Ce logiciel est disponible pour toutes les plateformes (linux, windows, mac, iphone, blackberry…) et permet de passer des appels entre ordinateurs, d’un ordinateur vers un vrai téléphone fixe ou mobile, voire d’utiliser sa ligne fixe. Les communications sont établies en pair-à-pair, de sorte qu’elles ne passent pas par un serveur centralisé (à l’inverse de Skype) et il est possible de les chiffrer. Vous pouvez lire toutes nos explications ici. Il existe également:

Sinon, le protocole Jabber permet également des conférences audio et vidéo. Le logiciel Empathy (installé par défaut dans la majorité des distributions Linux) le permet : une fois que vous avez créé votre compte Jabber, il suffit de cliquer droit sur votre contact et de choisir « appel vidéo ».

Voici un tutoriel : comment passer un appel vidéo avec empathy: http://doc.ubuntu-fr.org/empathy

Skype appartient à Microsoft. Saviez-vous qu’à chaque connection, Skype récupére tous vos marques-pages de Firefox ou d’Internet Explorer ? Que Skype récupère vos contacts Androïds ? Que Skype enregistre votre adresse, votre adresse, vos langues parlées, vos données de paiement, vos centres d’intérêt, les données de localisation, et bien sûr le contenu des communications (tout ceci est stipulé dans la déclaration de confidentialité) ?

De plus n’oubliez pas que chaque communication passe par les serveurs de Microsoft (entreprise très conciliante avec la NSA, cf. les révélations d’Edward Snowden), et que cela nous dérange, même si l’on n’a «rien à se reprocher».

5.5 Moteurs de recherche

L’hégémonie de Google et son pistage permanent pose de grandes questions que nous avons à peine effleurées.

Mais hauts les cœurs, il existe des moteurs de recherche alternatifs et performants.

5.5.1 Startpage, Google sans le pistage

Pour avoir les résultats de google sans être pisté : startpage. On peut le rajouter à firefox, et commencer à l’utiliser dès maintenant !

C’est une entreprise, Ixquick, qui fait l’intermédiaire entre vous et Google et filtre les informations personnelles. C’est en quelque sorte Google sans danger, mais ce n’est pas le moteur idéal car il est centralisé et repose entièrement sur Google.

5.5.2 Duckduckgo, un indépendant respectueux

duckduckgo

Duckduckgo

Duckduckgo est un moteur de recherche indépendant qui ne suit pas l’utilisateur à la trace. Cela peut se vérifier par certains aspects, mais n’étant pas un logiciel libre nous devons donc lui accorder une certaine confiance.

Adresse : duckduckgo.com ou ddg.gg.

On peut rajouter ce moteur de recherche à Firefox. Voici une extension pour des résultats en français (on peut également changer la langue dans les préférences).

Qu’est ce que ça change ? Voyez leurs explications : google tracks you, we don’t

Voyez aussi leur privacy policy.

Duckduckgo, c’est la start-up d’un seul homme qui grossit.

DDG utilise les résultats de Google, de Bing, de Yahoo mais aussi son propre moteur d’indexation. Les résultats sont un peu différents mais lorsque nous nous y habituons, nous les trouvons très bons et même meilleurs que Google dans 90% des cas (Google qui change souvent la manière dont il affiche les résultats, et qui maintenant fait beaucoup plus la promotion de ses services qu’avant).

Le modèle économique de DuckDuckGo repose sur une publicité minimale et désactivable et sur les ventes effectuées à partir d’une recherche avec DuckDuckGo sur des site comme Amazon ou eBay.

Parmi les aspects pratiques, il permet d’effectuer des recherches plus rapidement, avec une syntaxe de recherche (les !bangs, par exemple !yt pour chercher sur Youtube ou !m pour Google Maps), des informations visibles en 0 clic qu’il tire d’autres sites comme Wikipédia, et il affiche les différents sens d’un mot lorsqu’un terme est ambigu.

On peut se déplacer parmi les résultats avec des raccourcis claviers : j (descendre), k (monter), « controle-entrée » ouvre le résultat dans un nouvel onglet. Pratique 🙂

Informations sur les aspects pratiques : https://duckduckgo.com/goodies.html

Mais pourquoi citer Duckduckgo comme alternative alors qu’il n’est pas libre, et pas un autre ? Nous le citons car il a quand même ouvert une partie de son code afin de fédérer une communauté de développeurs sur l’amélioration de certains résultats et qu’il soutient ouvertement des projets de logiciels libres par des dons. Ainsi 9 projets ont reçu 25 000$ en 2016.

Nous pouvons également mentionner Brave search, qui met en avant le fait d’avoir construit son propre index, et donc d’être indépendant de Google ou de Bing. Attention: continuez à utiliser le navigateur Mozilla Fiferox 😉

5.5.3 Yacy: nous sommes Google

Tous les moteurs de recherche que nous venons de voir se reposent plus ou moins sur la puissance de Google dans un domaine: l’indexation du web. Indexer le web, c’est parcourir tous les sites web accessibles du monde et les trier par mots-clefs. C’est peu dire qu’il s’agit d’une tâche colossale. Même Bing, de Microsoft, ne tient pas la route face à la puissance de Google. Alors, Google c’est pour la vie ? C’est alors qu’entre en scène Yacy sous vos yeux ébahis. Avec Yacy, nous sommes Google. Yacy («you see», Yet Another CYberspace) permet à tout un chacun de participer à l’indexation du web et à effectuer des recherches en pair-à-pair. Malheureusement 2 raisons 1 raison fait qu’il n’est pas totalement recommandable pour le grand public pour l’instant:

  • on ne peut pas choisir la langue des résultats (donc on se retrouve avec beaucoup d’Allemand et de Russe nous pouvons choisir la langue par le menu de gauche. Belle avancée !
  •     trop peu de monde participe (notamment en France), donc les résultats ne sont pas probants.

Donc si vous possédez un serveur personnel, faites tourner une instance de Yacy (il suffit d’installer un paquet Debian). Je vous promets que c’est grisant: on peut même choisir quels sites on veut indexer, et on voit la progression en temps réel !

Pour tester il existe une instance de démonstration: http://search.yacy.net/ et un site « vitrine » plus poli: http://susper.com/

une recherche sur yacy

Une recherche sur Yacy

Le site officiel: http://yacy.net/en/index.html

Le forum anglais: http://forum.yacy-websuche.de/viewforum.php?f=23

Le code source: https://gitorious.org/yacy

6 Encore plus cohérent : utiliser un système d’exploitation libre

Vous connaissez Windows et Mac, qui sont des systèmes d’exploitation pour faire fonctionner votre ordinateur, et connaissez-vous les systèmes libres ? Nous allons parler de GNU/Linux .

Ecoutons sagement wikipédia :

Un logiciel libre est un logiciel dont l’utilisation, l’étude, la modification et la duplication en vue de sa diffusion sont permises, techniquement et légalement, afin de garantir certaines libertés induites, dont le contrôle du programme par l’utilisateur, et la possibilité de partage entre individus. Ces droits peuvent être […] établis par une licence dite « libre », basée sur le droit d’auteur [mais pas le copyright, au contraire].

Et cette notion juridique a des conséquences concrètes indéniables que nous allons voir.

linux mint 13

Linux Mint 13 : des fenêtres, des icônes, un menu !

6.1 Avantages

GNU/Linux (et les logiciels libres en général) :

  • est un logiciel libre
  • est gratuit
  • n’a pas de virus (en fait, il y en a eu mais ils ne peuvent presque rien faire)
  • on n’a pas besoin d’acheter d’anti-virus à la fnac, on n’a pas besoin d’en installer.
  • offre à disposition plus de 60 000 logiciels, eux aussi libres et gratuits.
  • a besoin de moins de ressources matérielles que windows
  • il existe des versions légères pour vieux ordinateurs
  • prolonge la durée de vie de votre ordinateur
  • ne plante pas
  • personne n’a intérêt à laisser trainer des bugs pour pouvoir vendre une version supérieure supposée meilleure
  • voit ses bugs corrigés de suite par des milliers de développeurs salariés ou bénévoles, et notre système est mis à jour automatiquement,
  • est plus beau (essayez donc les effets 3D du bureau)
  • si on a une question, on peut compter sur toute la documentation et l’aide des forums très actifs remplis de passionnés prêts à aider.
  • est plus simple. Par exemple, pour installer un programme on clique sur le menu, on ouvre le « gestionnaire de logiciels », on clique sur la catégorie qui nous intéresse (son et vidéo, bureautique, internet, etc) et on choisi le logiciel qui nous convient, puis on clique sur « confirmer » et c’est fini. Le reste est fait tout seul.
  • petit à petit, on prend la maîtrise de son ordinateur,
  • on devient indépendant
  • personne ne modifie un logiciel libre sur la demande d’une dictature
  • c’est «le bazar contre la cathédrale», c’est la preuve qu’une organisation libre par le bas peut produire de meilleurs résultats qu’une organisation centralisée venue d’en haut,
  • c’est le partage, c’est le savoir partagé, la bataille contre la propriété intellectuelle, au nom de laquelle on bloque la distribution de médicaments génériques ou le départ de cargos de ceux-cis vers l’Inde,
  • est une alternative au néocolonialisme d’aujourd’hui pour les pays «en voie de développement»,
  • a fait économiser 4 millions d’euros à la ville de Munich en un an, ce qui a intéressé Paris qui a par la suite reçu une offre de réduction de 80% du coût des licences de Microsoft, ce qui donne à réfléchir sur le niveau de marge habituel de l’éditeur … (source)
  • est recommandé par les militaires soucieux des intrusions informatiques,
  • et plus encore …

Pour une liste d’arguments contre Microsoft et Windows, voyez le wiki de sebsauvage.

Mais qui a donc intérêt à travailler sur des logiciels que personne n’achète au final ? Est-ce sérieux ? Eh bien, plus de gens que vous ne le pensez:

  •  tout d’abord, les passionnés. Et il font de grandes choses, par exemple la distribution Debian, qui est le système GNU/Linux le plus important au monde, sur lequel sont basées beaucoup d’autres distributions, telle qu’Ubuntu, portée par l’entreprise Canonical. Debian ne compte aucun dévelopeur salarié.
  •  les universitaires.  Il est juste que les logiciels financés par l’argent du contribuable profitent à tous-tes, non ?  Le fameux lecteur multimédia VLC est au départ un projet étudiant de l’École Centrale de Paris.  LaTeX, un système de composition de documents, a été créé par Leslie Lamport, un chercheur états-unien; Tribbler, un logiciel de téléchargement pair-à-pair, vient d’une université hollandaise, … sans oublier que le noyau Linux est au départ un «hobby» d’un étudiant finlandais, que le projet GNU a été créé par un étudiant du MIT, que le net a été créé (en cachette) par un chercheur du CERN,…
  •  les fondations.  Exemple typique, la Fondation Mozilla (subventionnée par divers moteurs de recherche pour qu’ils soient le moteur de recherche par défaut, selon le pays).
  •  les entreprises. Si elles le font c’est parce qu’au final, le mode de développement open-source marche mieux. C’est une autre forme de business (l’entreprise Red Hat, qui fait exclusivement du logiciel libre, est la première du type à dépasser un chiffre d’affaires à 9 chiffres).  Pour reprendre l’exemple du noyau linux, de nombreuses entreprises (Google, IBM, Novell, Red Hat, Intel,…) participent à son développement.  C’est le système le plus utilisé sur les smartphones (Android), les supercalculateurs, il est majoritaire sur les serveurs et est largement utilisé comme système embarqué dans les télévisions, les GPS, etc.  Un autre exemple, la suite bureautique LibreOffice est soutenue par plusieurs fondations et compte également des sponsors privés et individuels.

Pour en savoir plus :

6.2 Inconvénients

Pour cause d’abus de position dominante de la part de microsoft, nous trouvons encore très peu d’ordinateurs avec GNU/Linux de pré-installé. Il faut donc chercher un bon vendeur, ou l’installer soi-même, ce qui est faisable en 3 clics aujourd’hui. Heureusement, les choses sont en train de bouger.

C’est le changement, il faut donc reprendre un petit peu ses marques. Mais l’utilisation bureautique est très simple : il y a un bureau, des menus, des icônes sur le bureau, de jolis effets, et le système est fourni avec tous les logiciels nécessaires pour écouter de la musique, regarder des films, naviguer sur internet, faire du traitement de texte, etc. Les logiciels typiques sont :

  • Firefox pour naviguer sur internet.
  • LibreOffice (anciennement OpenOffice) pour le traitement de texte (il gère les formats .doc et .docx)
  • Skype ou les alternatives
  • the Gimp, l’équivalent libre de Photoshop, pour le traitement d’images
  • et beaucoup, beaucoup de choix, ce qui peut être déroutant au début.

Les jeux pour PC du commerce ne sont pas faits pour fonctionner sur linux, mais là aussi les choses sont en train de bouger.

Enfin, quelques logiciels professionnels faits spécialement pour windows n’ont pas d’équivalent libre, mais cela devient très spécifique.

6.3 Passer à linux

6.3.1 Se procurer une machine avec GNU/Linux

On peut acheter des machines avec un système GNU/Linux déjà installé et configuré.

Voyez:

  • http://www.ordi-solidaire.fr/ : des ordinateurs portables ou de bureau de bonne facture, reconditionnés et livrés avec Debian GNU/Linux (très bonne expérience personnelle).
  • kiatoo.com: propose des ordinateurs reconditionnés avec Linux pré-installé. Un peu plus de modèles disponibles que sur ordi-solidaires, un peu plus chers.
  • http://linuxpreinstalle.com/: présente plusieurs bonnes solutions, d’ordinateurs neufs aux reconditionnés.
  • une recherche sur label-emmaus peut trouver quelque chose. Mais il y a moins de choix :/
  • ou le professionnel de votre quartier.

6.3.2 Installer soi-même GNU/Linux

Sachez d’abord que l’on peut tout à fait installer linux tout en gardant windows ! Les deux cohabitent très bien. Il faut juste choisir l’un ou l’autre au démarrage de l’ordinateur.

Il existe deux manières d’installer linux : l’installer comme si c’était un programme window$, ou l’installer en « vrai » sur son coin à lui du disque dur (sur une partition).

La première façon est plus facile et plus rapide. Dans ce cas-là on installe linux exactement comme un programme windows, ce qui est très bien pour tester, et très facile à désinstaller. Mais ce n’est pas la façon conseillée pour une utilisation quotidienne (c’est plus lent, et si window$ est abîmé par un virus, alors linux sera aussi touché).

Lien : http://www.linuxmint.com/download.php

Remarque : Connaissez-vous Ubuntu, une distribution Linux grand public ? LinuxMint est basé sur Ubuntu et nous la préférons, notamment pour son interface utilisateur.

La seconde procédure d’installation, un peu plus technique mais la meilleure, est très bien expliquée avec plein de captures d’écran sur le tutoriel suivant :
http://www.lea-linux.org/documentations/index.php/Installer_Linux_Mint_12

Voici une vidéo de présentation de LinuxMint.

Bonne chance !

6.3.3 Se faire aider pour installer GNU/Linux

Il existe des associations de passionnés dans beaucoup de villes qui sont là pour filer un coup de main, même en Corrèze :p

Voir la liste sur https://aful.org/sections/gul/liste

7 Conclusion

C’est grâce à nous si Facebook et consorts deviennent de véritables big-brother. Nous avons pourtant la possibilité d’utiliser d’autres services, qui nous font de plus gagner en fonctionnalités, alors faisons-le ! En utilisant ces services privateurs nous leur donnons du poids et avons donc notre part de responsabilité dans l’émergence de lois liberticides.

Mais il est vrai qu’il est difficile de tout bien faire et d’héberger ces services soi-même, chez soi, sur son propre serveur. C’est tout l’enjeu des nouveaux projets prometteurs que sont la Freedom-box et Yunohost.

8 Pour aller plus loin

Le livre «J’aime pas Facebook» du groupe pluridisciplinaire italien Ippolita. Il comporte trois parties :

  1. «j’ai mille amis, mais je ne connais personne».
  2. «Le projet libertarien à la conquête du monde»
  3. «Les libertés du réseau» (où il est notamment question de «révolution en ligne» et de «militantisme de salon»).

Sa lecture ne présente pas simplement les problèmes, mais les discute profondément. Leur propos n’est pas non plus de présenter d’autres manières de faire et de penser, à l’inverse de cette brochure.

Le livre La Bataille du logiciel libre, par Perline et Thierry Noisette, éd. La Découverte

Le magazine Ecorev n°37 : Réseaux et société de l’intelligence

Se passer de téléphone portable ? Une brochure de
Pièces et main d’œuvre (nous trouvons leur ton un peu pédant, mais leur brochure est tellement intéresante et solidement référencée que nous vous conseillons très vivement sa lecture).

8.1 Des menaces

Le traité international TPP (Trans-Pacific Strategic Economic Partnership), en cours de négociations secrètes actuellement (novembre 2013), pire que les précédents: http://www.framablog.org/index.php/post/2013/11/14/tpp-wikileaks-acta

Le traité international ACTA :

Et tout ce dont parle La Quadrature du Net.

Microsoft tente d’empêcher les propriétaires d’un PC d’installer un autre système d’exploitation sur leur propre machine. Si certains éditeurs de distributions GNU/Linux ont ou sont en train de mettre en place des solutions de contournement, il vous est grandement conseillé de faire attention, la prochaine fois que vous achetez un ordinateur, qu’il ne comporte pas la technologie «Secure Boot». Ou achetez un PC avec GNU/Linux.

Comme disait Mahatma Gandhi : «D’abord ils vous ignorent. Ensuite ils vous raillent. Ensuite ils vous combattent et enfin, vous gagnez.»

8.2 Des défis du libre

8.2.1 Matériel et bande passante libres

Avec les logiciels libres, nous avons besoin de matériel libre et de bande passant libre. Le professeur de droit, avocat et défenseur du libre, créateur de la licence GNU General Public Licence Eben Moglen nous en parle de manière magistrale dans une conférence tenue à Berlin en 2012 intitulée «Pourquoi la liberté de penser a besoin de média libres» . Si vous n’avez pas beaucoup de temps, regardez au moins les quinze premières minutes. Or, la Free Software Foundation tient à jour un catalogue sur le matériel, et la Fédération French Data Network, dont Benjamin Bayard est le porte parole, regroupe des Fournisseurs d’Accès à Internet associatifs, que vous pouvez déjà soutenir s’il en existe un dans votre région !

8.2.2 Art libre

Quid de l’art libre ? Peut-on avoir musique, films, photos, en téléchargement légal sous licences libres, tout en assurant une juste rémunération aux artistes ?

C’est le choix qu’a fait la dessinatrice Nina Paley pour son long métrage «Sita sings the blues».

Pour découvrir, s’informer et écouter de la musique libre : www.framazic.org

8.2.3 Manuels scolaires libres

Peut-on avoir des manuels scolaires libres ? L’association Sésamath a déjà couvert tout le collège. Il existe des manuels libres dans plusieurs matières. Cela a un intérêt évident autant pour les étudiants de Californie, qui voient leurs frais passer de 1 600 à 200 dollars, que pour les étudiants africains. Un manuel libre de droits évite tous les soucis de l’ordre de la propriété intellectuelle. Il permet une diminution des coûts et une meilleure distribution pour celles et ceux qui en ont besoin (s’ils ont l’infrastucture permettant de les utiliser…).

8.2.4 Les imprimantes 3D et les Fab-lab

Une toute nouvelle manière de consommer est en train de s’ouvrir avec L’imprimante 3D et les Fab-Lab : une nouvelle révolution industrielle calquée sur le modèle des logiciels libres ou l’illusion d’une avant-guarde branchée et urbaine  ?

Jusqu’où ira la révolution industrielle et agricole libre ? (lire http://www.bastamag.net/article3450.html) Cela a lieu près de chez vous (en Isère par exemple).

8.3 Des associations – information et soutien

Framasoft – promotion du logiciel libre, liste de logiciels libres pour Linux, Window$ ou Mac. Une excellente manière de se familiariser avec les logiciels libres en étant sur un système d’exploitation propriétaire est d’aller sur www.framastart.org.

L’April et La Quadrature du Net – militent contre des dangers qui concernent internet mais s’étendent à d’autres champs (agriculture, médicaments, etc).

La Free Software Foundation – créée par Richard Stallman, le créateur du projet GNU, à l’origine de la première licence libre GNU General Public Licence, toujours en première ligne pour défendre le logiciel libre.

8.4 A propos de cette brochure

Récupérez les sources du document sur https://git.framasoft.org/sortirdefacebook/sortirdefacebook

Modifiez-les et distribuez-les.

Contact : ehvince (arobase) mailz.org

Licence Creative Commons Attribution 4.0

114 commentaires

  1. Bonsoir,
    Merci pour cet article… Que je vais prendre le temps de lire en étant plus concentrée !!! Je ne suis pas une geek (loin de là !!!). Je viens de quitter mon compte perso Facebook suite à 2 blocages: 1 sur un article sur la démocratie participative et le 2ème à cause d’une blague sur le covid !!!
    Bref… ça m’a énervé car c’est une atteinte de plus à ma liberté d’expression !!! Et en ce moment, je sature de tout ça… Bref…
    Je pense que la meilleure solution pour moi est d’aller voir sur le lien concernant les assos qui aident à tout installer. Linux and Co.
    En tout cas beau travail. Cela fait du bien de voir qu’il existe des personnes, des assos et des sociétés qui sont… Honnête ? Consciente ? Altruiste ? compassionnel ? Reconnaissante ?
    Merciiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii beaucoup et prenez soin de vous.

    Isa

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